Une cinquantaine de mesures, dont une grande partie avait été annoncée ces dernières semaines, ont été présentées ce jeudi lors d'un conseil interministériel.
Le gouvernement a dévoilé ce jeudi matin, à
l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, son plan
d'attaque en faveur de l'égalité hommes-femmes. Soit au total, une
cinquantaine de mesures, dont une grande partie avait été annoncée ces
dernières semaines.
Le contexte actuel de « libération de la parole des femmes » et d'écoute de cette parole « doit nous permettre de faire des avancées encore plus rapides » pour « répondre à l'urgence et être à la hauteur des enjeux »,
a estimé Edouard Philippe à l'issue d'un Conseil interministériel, qui
s'est symboliquement tenu au musée Curie à Paris. Une enveloppe de
420 millions d'euros est prévue pour mettre en oeuvre ce plan.
Implication de toute la société
L'égalité
homme femme sera la priorité de l'agenda de la présidence française du
G7 en 2019, a annoncé le Premier ministre, qui a aussi souhaité que les
services publics soient « exemplaires » avec des « nominations plus équilibrées sur les emplois de direction de l'Etat ».
Il a également appelé l'ensemble de la société à s'impliquer. « La
promotion de la culture de l'égalité entre les femmes et les hommes ne
se fera pas seulement par des déclarations officielles, des discours ex
cathedra à l'école », a-t-il souligné. « Il faut que tous ceux qui ont quelque chose à dire dans la société s'en saisissent », a-t-il dit en citant professeurs, artistes, et « toute la production culturelle à destination de la jeunesse ».
Education
Estimant que « tout commence à l'école » car c'est « au début du processus de socialisation que nous devons lutter contre les préjugés sexistes », Edouard Philippe a confirmé qu'un « référent égalité serait nommé dans chaque établissement scolaire »
à partir de la rentrée 2019. Pour développer la mixité des métiers,
l'objectif est d'avoir dans l'enseignement supérieur 40 % de filles dans
les filières scientifiques d'ici à 2020.
Egalité salariale
Concernant
l'égalité professionnelle, le gouvernement a annoncé mercredi que les
entreprises de plus de 50 salariés présentant des écarts « injustifiés »
de salaires hommes-femmes seront sanctionnées à partir de 2022 avec une
pénalité financière pouvant aller jusqu'à 1 % de leur masse salariale.
Cette mesure figurera dans la loi sur les réformes sociales ( assurance-chômage , apprentissage , formation professionnelle ) que Muriel Pénicaud doit présenter en Conseil des ministres fin avril.
L'exécutif
prévoit également le quadruplement des contrôles de l'inspection du
travail sur l'égalité de salaires hommes-femmes. Ils passeraient à 7.000
par an pour les entreprises de plus de 250 salariés, et à 30.000 pour
celles de 50 à 249 salariés. Un logiciel
- déployé dans les entreprises de plus de 250 salariés en 2019, et
dans celles de 50 à 249 d'ici à 2020 - identifiera les écarts de
salaires injustifiés entre hommes et femmes au sein d'une même
entreprise. Lorsqu'ils seront détectés, l'entreprise devra consacrer une
« enveloppe de rattrapage salarial pour les femmes » et aura trois ans
pour se mettre en conformité. Le gouvernement et les partenaires sociaux
doivent encore travailler sur les critères retenus (âge, diplôme,
ancienneté, catégorie professionnelle...).
Insertion professionnelle
Le
gouvernement entend également faire du numérique un vecteur d'emploi
pour les femmes avec l'objectif de 30 à 50 % de femmes bénéficiaires des
formations proposées par la Grande Ecole du numérique. Et tous les
salariés à temps partiel, dont 80 % sont des femmes, bénéficieront
désormais des mêmes droits sur leur compte personnel de formation que
les salariés à temps plein
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Le congé maternité va être amélioré pour devenir « plus équitable, plus lisible et plus favorable à une prise de congé réelle ». Une « agence de mentorat » va également être mise en place pour permettre « aux femmes de franchir les obstacles parfois psychologiques et matériels » qui les empêchent d'accéder aux postes de chef - seules 3 % de femmes sont actuellement présidentes d'entreprises.
Violences
Concernant
la lutte contre les violences faites aux femmes, le chef du
gouvernement a annoncé que « 5.000 places d'hébergement seraient
garanties en 2018 » pour les victimes. Certains centres d'hébergement
seront spécialisés pour la mise en sécurité de demandeuses d'asile
victimes de violences ou de traite.
Des
contrats locaux seront par ailleurs signés entre préfets, magistrats,
hôpitaux et associations pour mettre en place un système d'« alerte en
réseau » et une plateforme de géolocalisation des hébergements d'urgence
des femmes victimes, accessible seulement aux professionnels
(associations, urgentistes, travailleurs sociaux...) sera développée
pour les aider à trouver un refuge.
Par ailleurs, le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles
, qui sera présenté le 21 mars en Conseil des ministres, prévoit
notamment la verbalisation du harcèlement sexuel dans l'espace public
et fixe à 15 ans l'âge du consentement sexuel
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